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L'Oeil de l'Observateur
9 mars 2016

Florilège en océan majeur

Il était une fois un maire qui se prenait pour un capitaine au long cours : seul maître à bord après Dieu ! Depuis toujours, il avait la certitude d’être né pour ça.

Hélas, il n’avait jamais navigué et commander un équipage n’est point chose innée pour qui n’a jamais mis le pied sur le pont d’un navire…

Mutinerie il y eut et le capitaine fut débarqué sans ménagement après avoir jeté moult cargaison par-dessus bord.

De capitaine, il avait l’ambition mais point l’âme, ni les états de service.

Furieux, il entreprit de couler avec lui ses matelots ingrats. Pour ce faire, il déterra un vieux film, adapté d’un roman, lui-même adapté d’un événement réel vieux de plus de deux siècles. Derechef, il rédigea à l’intention de la populace le compte-rendu de ses dix-neuf mois de mandature en se peignant sous les traits de l’infortuné William Bligh, débarqué du Bounty en 1789 par ses propres hommes d’équipage. Cette prose devait éclairer les foules sur les intentions réelles et les défauts rédhibitoires de ceux qui l’avaient trahi et voulaient prendre sa place sur le château arrière de son navire.

Hélas, trois fois hélas, le maire aspirant marin faisait fausse route… Car cet édifiant récit n’empêcha pas une large majorité d'électeurs de voter massivement pour les traîtres et leur meneur. Plus encore, la vingtaine de fautes (conjugaison, grammaire, orthographe, syntaxe, frappe, tout y passa) qui émaillaient ces quatre pages denses et insipides lui valurent d’être ouvertement moqué, raillé, ridiculisé. On se souviendra encore longtemps de « je tiens les rennes », répété à deux reprises !

Par ailleurs, il est à retenir que William Bligh fut abandonné en plein milieu du Pacifique sur une chaloupe de sept mètres non pontée avec les quelques hommes qui lui étaient restés fidèles. Malgré tout, sans carte ni boussole, avec une petite semaine de vivres seulement, il parvint à naviguer de mémoire pendant quarante-un jours à travers l’immense océan jusqu’à l’île de Kupang. Il faut dire aussi que Bligh avait déjà derrière lui, à 33 ans à peine, une longue carrière de marin, puisqu’il s’était embarqué comme mousse dès l’âge de sept ans !

Le film, l’histoire et la comparaison étaient donc bien mal appropriés à la situation…

Bien plus qu’à William Bligh, notre grand maire aurait dû opter plus modestement pour le personnage, tout aussi réel, d’Edward Smith, dont l’histoire a fait elle-aussi l’objet d’une adaptation au cinéma. Des erreurs de jugement, des contretemps fâcheux et des incidents de diverses natures le conduisirent en effet à l’un des naufrages les plus catastrophiques de toute la navigation moderne. Encore eut-il la suprême élégance d’y laisser la vie…

Le nom de son navire ? Le Titanic !

The Watcher

71001seacaptain

Post-Scriptum

Et à propos de la pléthore de citations plus ou moins bien choisies qui émaillent chacune des envolées de notre maire à la triste figure, en voici une qu’il devrait essayer de retenir : « La culture, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale ! » (Jean Delacour ou peut-être Françoise Sagan).

En tout cas, il est très urgent pour lui de faire au minimum l’emplette d’un Larousse et d’un Bescherelle. On ne saurait aussi trop lui recommander de s’intéresser au contenu du Bled (du CE2 à la troisième).

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Commentaires
L'Oeil de l'Observateur
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Pourquoi ?

Parce qu'il n'y a pas de fatalité.

Parce que l'action est préférable à la résignation.

Contributions et commentaires : loeildelobservateur@hotmail.com
(Les commentaires du blog, pour des raisons évidentes, seront modérés)

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