Découpages - S02E05

Entrons à présent dans la vie de notre commune, rebaptisée, allez savoir pourquoi, "vie citoyenne". M. le Maire tient visiblement à cet adjectif, quasiment présent à chaque page. Dommage qu'il n'en ait toujours pas compris le sens...

Les choses commencent par un bel organigramme. Reconnaissons une qualité à Alexandre Bouvier : il est très fort pour les organigrammes, vu le nombre impressionnant qu'il a dessinés pour la réunion publique du 18 décembre. Mais ce genre de choses n'a de sens que si elles peuvent comparées à ce qui précédait... ce qui n'est absolument pas le cas.

Donc nous ne saurons pas pourquoi cette nouvelle organisation est meilleure que la précédente... Une fois de plus, il faudra croire M. le Maire sur parole... ce qui est de plus en plus difficile à faire !

Au bas de cette même page, il est question de la réunion publique du 30 juin dernier. A en croire, le texte (ou plutôt la légende), cette réunion publique se solde en deux tableaux : l'un qui, une fois de plus, insiste sur la baisse des dotations de l'État (on le saura !) assorti d'une bulle ignorant tout de l'utilisation de la négation (faute de français digne d'un élève de primaire... et encore...) ; l'autre qui est une démonstration de démagogie crasse démontrant qu'en dépit de cette baisse, M. le Maire est suprêmement doué pour faire des économies au sein de la municipalité sans augmenter les impôts. Et oublie au passage de préciser que les susdits impôts étaient en baisse constante depuis 2008. Encore une fois, il n'explique pas comment cette réorganisation permet "d'optimiser" les ressources humaines de la municipalité tout en baissant les dépenses de fonctionnement. Peut-être souhaite-t-il qu'on le considère comme un habile magicien... là où il n'est qu'un manipulateur grossier. Car si effectivement les dépenses de fonctionnement baissent, on comprendrait mal que les impôts augmentent. Mais surtout, si ces mêmes dépenses étaient restées en l'état, les susdits impôts n'auraient pas non plus la moindre raison d'augmenter !

Sur la page suivante nous sont présentés d'autres encadrés relatifs au fonctionnement de la municipalité. Font-ils partie de la suite du "résumé" de la réunion publique ? Mystère.

Le premier, intitulé "infrastructure et patrimoine", nous indique les projets à venir en matière de voirie :

- des travaux Rue des Perrières (urgents apparemment)

- les quilles de l'avenue de Châteaudun interdisant de tourner à gauche (notamment allée des Roses). Il en a déjà été question à la réunion publique du mois de décembre. Indiquons aussi qu'un ilôt en ciment disposé au milieu de la chaussée à l'embouchure de l'allée des Roses paraît encore plus dissuasif que quatre quilles en plastique : pour traverser, il faudrait d'abord se manger dix centimètres de béton...

- comptage. De quoi ? Des voitures qui ne respectent pas les limitations de vitesse à l'entrée de la commune ? Du nombre de voitures qui passent chaque jour sur la route de Châteaudun ? Mystère.

- etude CAUE concernant les piétons, les trottoirs, les vélos, les poussettes, les espaces verts... un méli-mélo invraisemblable assorti d'un acronyme dont on ignore le sens. Toujours très transparent, en effet...

- Déplacement et sécurité : phase de test (panneaux stop). Ah bon ? Ce n'était pourtant pas un cheval de bataille dans la campagne d'Alexandre Bouvier ? Un an et demi plus tard, nous en sommes toujours à la "phase de test" ? M. le Maire n'a-il donc pas assez testé quand il faisait du porte-à-porte durant les deux années précédant la campagne ? Incroyable...

Nous apprenons aussi que dès septembre, un cabinet d'étude entamera une consultation publique baptisée "MAPA". Mais encore ? Et enfin, que l'éclairage publique fonctionnera avec la console SPIE. Quand on sait qu'en anglais "spy" signifie "espion", on a tout le loisir de se poser certaines questions...

Passons aux encadrés suivants. Celui sur la police et la sécurité met l'accent sur la surveillance (vidéo), notamment des zones "propreté" qui, certains dimanches, offre l'aspect de véritables décharges à ciel ouvert, dans la plus parfaite représentation de l'homo degueulassus moderne. Hélas, ces débordements ne se limitent pas qu'aux zones "propreté", vu le nombre effarant de papiers gras, de mégots et autres canettes abandonnées dans nos rues. C'est moins d'une opération "nettoyons la nature" (comme il va en être question plus loin) dont notre commune (et notre monde) aurait besoin que d'une opération "ne salissons pas la nature" à destination de ses principaux pollueurs : les adultes et les ados qui traînent dans les rues. Ce n'est pas avec un simple pansement qu'on guérit une plaie ouverte...

L'encadré suivant concerne le comité consultatif sur la Nature et l'Environnement. Où on apprend que le foirail fait l'objet d'un projet auprès de l'Ecole du Paysage. Nous en saurons plus un peu plus loin, mais sachez d'ores et déjà qu'il est question de faire plancher (gratuitement) les étudiants de l'école sur des projets d'aménagement. On ne sait pourquoi, le "marché des terroirs" entre dans cet encadré. Nous avons bien sûr remarqué la signalétique mise en place aux abords du bourg depuis quelques semaines... ceci alors que le 13 juillet a été validée la loi interdisant les panneaux publicitaires sur le bord des routes dans les communes de moins de 10 000 habitants ! M. le Maire qui ne cesse de clamer que les caisses sont vides, qu'il faut faire des économies sur tout et son contraire, qui n'a pas voulu financer la location d'une benne à ordures pour collecter les déchets de la dernière brocante, a cependant les subsides pour financer des panneaux publicitaires... Enfin, le Zéro Pesticide... nous y reviendrons à la fin de ce post.

Peu de choses à dire sur l'encadré concernant le Conseil des Jeunes et le Conseil des Sages. Sinon que le premier ne mobilise pas les foules (forcément, un Conseil qui n'a aucun pouvoir d'action, ça limite les vocations). Quant au second, il mobilise surtout les soutiens connus de M. le Maire durant sa campagne et ne représente pas du tout la population "âgée" de la commune. Mais passons.

Le dernier encadré est consacré au système d'information et encourage, notamment, les habitants à fournir leurs coordonnées de téléphone portable pour être alertés "en cas d'urgence". Quelles urgences, me direz-vous ? L'explication se trouve à la page suivante dans un encadré jaune : fermeture d'école, grève du ramassage des ordures, alertes météo, cambriolages... Apparemment, ce "service" (qui ressemble de très près à une collecte de données personnelles) ne mobilise pas non plus les foules... 70 personnes sur plus de 2 500 habitants, nous sommes loin d'un plébiscite ! Et en même temps, est-ce étonnant ? La fermeture des écoles ne concerne "que" les familles d'enfants scolarisés qui, généralement, sont prévenues avant des jours de grève. Le ramassage des ordures ménagères, s'il peut rapidement s'avérer problématique, n'a rien d'une urgence absolue. Quant aux alertes météos... de qui se moque-t-on ? Nous ne sommes pas dans une région propice à des catastrophes climatiques du genre tornade ou ouragan. Tout le reste est largement prévu et diffusé dans les bulletins d'alerte de Météo France, y compris les alertes canicule de ces derniers temps ! Qui, aujourd'hui, n'a pas la télé, la radio ou Internet (voire les trois) pour être dûment prévenu en heure et en temps des aléas de la météo ?

Nous arrivons enfin au clou du spectacle de ces deux premières pages sur la vie "citoyenne" : le Zéro Pesticide.

Petit rappel : le Zéro Pesticide a été mis en place en 2012, durant la précédente mandature, avec des aléas qui ont fait tout le beurre de notre maire actuel, lequel ne s'est pas privé, durant ses deux ans de campagne, de tirer à boulets rouges sur ce sujet en ridiculisant l'ancien maire ou en le traînant dans la boue. Dès son accession au trône à la mairie, il s'est empressé de liquider ce sujet novateur en disant "qu'on avait jusqu'en 2020 pour y penser". Non seulement c'était faux, mais c'était en plus totalement irresponsable étant donné les urgences actuelles en matière d'environnement.

A présent, nous apprenons ceci :

Vous pouvez découvrir à travers ce petit article que notre commune a subitement changé de nom :

Le seul endroit traité, désormais, est donc le cimetière. Il est certain que les morts ne vont pas s'en plaindre, ni guère en souffrir. En revanche, les vivants qui viennent entretenir les sépultures de leurs défunts, eux, risquent fort de se hâter un peu plus vite vers leur dernière demeure. Nous avons un certain nombre d'employés aux espaces verts : seraient-ils donc incapables de désherber régulièrement le cimetière ? 

Notre maire ajoute encore, à propos des herbes folles sur la voie publique : "il va falloir s'y faire". Non, mais l'on rêve !... C'était l'une de ses cibles de prédilection durant sa campagne, l'une des sources de son ironie la plus mordante et du plus mauvais goût. Donc, après nous avoir copieusement arrosé de substances nocives pendant plus d'un an, il découvre brusquement les vertus du "sans pesticide" et fait machine arrière ? De qui se moque-t-on ?

Le paragraphe suivant, à ce titre, est des plus révélateurs : ce n'est pas par souci de l'environnement que M. le Maire a décidé de ne plus traiter le foirail, mais parce que la vente publique de glyphosate va être bientôt "probablement" interdite. Il décide donc de "prendre les devants". Mais non, mais non ! Les devants avaient été pris en 2012, en anticipation des futures lois sur l'environnement, justement, et afin de protéger la santé des habitants. A. B. est donc revenu en arrière, a donc fait arroser le foirail de substances discutables à moult reprises, mis en danger également à plusieurs reprises les enfants qui jouaient à proximité soit sur le terrain multisport, soit dans la cour d'école, soit à la Maison de l'Enfance, tout ça pour découvrir, plus d'un an après, que tout ça était inutile (la renouée revenant au bout de quelques jours). Et les sommes engagées auprès des entreprises chargées de pulvériser ? De l'argent parti en fumée, une fois de plus. La précédente mandature, au cours des six années de son exercice, avait pourtant TOUT essayé pour se débarrasser de cette plante invasive, d'où l'élaboration du projet (rejeté par le Maire actuel) qui consistait à aménager le foirail, seule manière de s'en débarrasser définitivement.

Alexandre Bouvier est donc bien loin d'avoir atteint l'illumination et se moque ouvertement de ses concitoyens et de ceux qui l'ont élu !

The Watcher