Découpages - S02E04

Nous arrivons à présent aux pages consacrées aux budgets 2014 et 2015. Monsieur le Maire montre là sa volonté de transparence en balançant de jolis camemberts pleins de couleurs, assortis de graphiques non moins colorés... et d'un bref commentaire en encadré.

Or, cette transparence, à l'examen, se révèle des plus opaques ! 

C'est moins d'un commentaire lapidaire, sur fond de plaintes et gémissements (le véritable leitmotiv de notre Élu), que d'explications accompagnant ces chiffres impénétrables dont nous aurions besoin !

Ceux des camemberts, par exemple. Que sont-ils censés exprimer ? Des boulons ? Des chaînes de vélo ? Des canards de bain ? Mystère ! On nous balance des chiffres et par-ci par-là quelques millions d'euros ; comprenne qui pourra !

Sur la page suivante, le mode de représentation change pour des graphiques... guère plus explicites. Si quelques mots semblent assez clairs, que recouvrent les "dépenses imprévues" ? Et les "charges exceptionnelles" ? Une fois de plus, qu'expriment donc les chiffres avancés ? Il paraît difficile d'imaginer, en effet, que les charges de personnel (par exemple) se montent seulement à un peu moins de deux mille euros.

La transparence par l'obscurité, voilà comment nous pourrions qualifier la présentation de ce budget. "Nous vous dirons tout mais de manière à ce que vous n'y compreniez rien". Là-dessus, l'exercice est parfaitement réussi.

Reste l'encadré. Et là, accrochez-vous bien ! C'est du grand, du très grand Bouvier ! Finalement, chacun de ses discours contient des pépites de consternation telles qu'on finit par les guetter avec impatience.

Sachez donc, bonnes gens, si vous ne l'avez pas déjà compris, que les dotations de l'État sont en baisse constante et qu'il va falloir se serrer la ceinture. Le refrain, à la longue, devient lassant. La politique de l'austérité a ses limites, nous en avons la preuve tous les jours depuis quelques années. Ce n'est pas en garnissant son porte-monnaie d'une peau de hérisson que la situation peut s'arranger, ni l'activité générale être relancée. Et puis comment font les autres ? Villebarou est l'une des communes les plus privilégiées de l'Agglo et du département en raison du nombre d'industries qui y sont implantées (zone commerciale Blois II, zone industrielle des Mardeaux, etc.) et de sa situation en périphérie de Blois. A. B. n'avait-il donc pas anticipé, durant sa bien peu glorieuse campagne, la baisse des dotations de l'État et a-t-il donc fait des promesses sans savoir s'il pourrait les tenir ? Eh bien, quand on ne prévoit pas et qu'on ne sait pas, on ne fait pas !

Il prône par ailleurs un "retour à l'essentiel". Ah bon ? Parce que les municipalités précédentes se sont consacrées à l'inutile ? Les intéressés (au nombre de deux) vont apprécier !

On ne peut pourtant pas dire que la construction des lotissements et des immeubles de la Place de la Fontaine, l'aménagement de la salle des fêtes, le déplacement et l'amélioration des équipements sportifs, etc. ne relevaient pas de l'essentiel ! Qu'a donc prévu A. B. de plus essentiel encore ? Évidemment... il n'en dit rien ! En revanche, il nous donne la preuve mois après mois qu'il est incapable de se dépêtrer de la plupart de ses dossiers : trois mois perdus pour les panneaux photovoltaïques, la ZAC toujours à l'état de champ, la Maison des Jeunes sans cesse repoussée... et les promesses dont il ne parle plus : le débit Internet des habitants du bourg et de Francillon, un gymnase... Ah, c'est vrai ! Difficile de se plonger dans les dossiers quand l'essentiel est de surveiller, écouter, espionner, harceler, tracasser et entamer des procédures plus ou moins judiciaires ! Sachez aussi, bonnes gens, que Monsieur le Maire a tout de même trouvé le temps de créer sa page officielle sur Facebook (nous ne lui ferons pas le plaisir d'en donner le lien) et de reprendre celle du Festival de Musique (avis à ses contacts qui ne le savaient pas et qui souhaitent protéger leurs informations). Voilà des choses qui font partie de 'l'essentiel" selon Mr. B...

Il n'a d'ailleurs pas peur de conclure : 

On en pleurerait presque... Pauvre petit bonhomme, il a fallu que ça tombe sur lui ! Et à part ça, les chevilles, ça va ? Rappelons au passage qu'en trente ans, il y a eu trois maires : Jacky Barbereau (1983-1989), Jean-Paul Verrier (1989-2008) et Jean-Claude Bordeau (2008-2014). Si le premier, paix à son âme, ne risque plus de s'offusquer de quoi que ce soit, les deux autres vont savourer à leur juste valeur la teneur de ces propos... 

The Watcher